jeudi 29 mars 2012

La route d'une apprentie pâtissière est pavée de petits succès et de grosses catastrophes

Depuis que je me suis lancée dans la pâtisserie, j'ai découvert pleins de blogs de cuistos et pâtissiers amateurs très doués que je visite désormais régulièrement. 
Jolis, bien écrits, truffés de recettes fantastiques et surtout illustrés de magnifiques photos de gâteaux tous plus réussis les uns que les autres. 
J'avais toutes les raisons d'être optimiste pour mon projet British Baking. Je sais cuisiner, même plutôt bien...faire des gâteaux ne pouvait pas être bien difficile. Et en toute logique, en tant qu'enfant du pays de la Tarte fine aux pommes, de l'Eclair au chocolat et de l'Opéra, je devais (forcément) avoir été dotée du gène du gâteau. Je deviendrais la Reine des petits gâteaux anglais en quelques mois...facile!
...Je n'aurais pas pu être plus loin de la vérité, petite prétentieuse que j'étais (et ces british qui disent que les français sont prétentieux, pff j’te jure…).
Tout d'abord, la pâtisserie est la sainte mère de la discipline et de la précision (ce dont je manquais cruellement). J'étais du genre à mettre une pincée de ceci, ajouter une cuillère de cela, oh et tiens pourquoi pas remettre un peu de ça. Ceci, mon ami, en pâtisserie : c'est tout simplement impossible (sauf si l'on a déjà atteint ce niveau où l'on peut se permettre d'improviser...mais je n'en suis pas encore là). Quelles que soient les instructions données par la recette, on les exécute sans discuter et on respecte à la lettre l'ordre et la quantité exacte de chaque ingrédient.
En tant que débutant, les chances d'obtenir quand-même un désastre plutôt que le joli gâteau qu'on voit sur la photo sont encore non négligeables. 
Ai-je trop remué ma pâte? Est-ce que c’est grave si les ingrédients ne sont pas tous à température ambiante? Je n'aurais peut-être pas du ouvrir le four en cours de cuisson? Les dangers fatals sont partout. 
Et nous voilà avec un gâteau trop dense, trop sec ou pire. 
Soyons honnêtes, ces jolis blogs que j'adore ne disent pas toute la vérité ; ils ne montrent que les succès, les gâteaux si beaux qu'on rêve secrêtement que la Reine débarque à l'improviste pour le thé, parce-que comme par hasard elle passait dans le quartier et a vu notre sublime gâteau par la fenêtre. 
Où sont les photos de meringues carbonisées? Les muffins à double têtes? Les cookies secs comme des éponges oubliées au soleil? Et les macarons qui se prennent pour des tuiles aux amandes?
Je vous la donne, moi, la vérité toute crue : la vie d'une apprentie pâtissière est faite de quelques victoria sponges bien moelleuses, de caramel au beurre salé voluptueux, de meringues craquantes et légères comme des nuages...et d'affreuses grosses catastrophes.
Une fois qu'on a fait son deuil du " taux de réussite 100%" et qu'on a intégré que c'est déjà une victoire si on arrive à garder le rapport succès / désastres du côté positif, on peut se remettre de tout.
Âmes sensibles s'abstenir, vous êtes sur le point d'être exposés à des images au caractère choquant. Je crois que cela se passe de commentaire.
... Ah, si, j'ajouterai quand même que ces photos ont été prises il y a moins d'un mois, que cela fait 3 ans que je fais des gâteaux et que je ne me débrouille aujourd'hui plus trop mal...enfin, du moins la plupart du temps!
Le désormais tristement célèbre 
Shrek Affreux Macaron
Je ne comprends pas...
c'était pourtant 
écrit "succès assuré" 

PS: pour celles et ceux qui souhaitent apprendre à faire des macarons, l'Atelier des Chefs propose un cours de 3h. Je l'ai suivi et le recommande vivement (même si l'exemple ci-dessus ne lui rend pas honneur!). 

mercredi 28 mars 2012

Le jour où Monsieur Muffin est entré dans ma vie

J'ai toujours aimé cuisiner. 
Quand j'étais petite; je passais des heures dans la cuisine à regarder ma belle-mère cuisiner.
Chez maman le dimanche matin, on se levait en catimini avec mon frère Bertrand pour faire des crêpes à nos soeurs pour le petit déjeuner.
Mais sortie de la mousse au chocolat et de la tarte au chocolat (dans la famille, si t'aimes pas le chocolat t'es pas un homme), les desserts, c'était pas mon truc. J'adorais en manger, mais je préférais laisser à mes amis industriels Ryan et autres La Laitière et Miko le soin de les fabriquer.
Jusqu'au jour où...j'ai débarqué à Londres.

Du supermarché au Starbucks du coin, le Royaume-Uni est le digne fils des Etats-Unis...et c'est la fille qui peut passer 2h dans un M&Ms store qui vous le dit : 
Je te vénère, Empire de la Junk Food.

J'étais comme Alice au pays des merveilles, j'ai rapidement décidé de goûter à tout. Flapjacks, cheesecakes, muffins, banoffee pie, etc...2 mois plus tard, je n'avais pas fait le tour de la moitié de la question et je commençais déjà à être "grasse comme un loukoum".
Et je l'avoue...l'appel du pouvoir commençait à se faire sentir. 
Je voulais possèder moi aussi le super pouvoir de la Pâtisserie-qui-fait-trop-culpabiliser-mais-qui-déclenche-des-orgasmes-culinaires.
(quoi, vous ne savez pas ce que c'est qu'un orgasme culinaire? Qu'à cela ne tienne, je vous ferai la liste de mon top 10 des orgasmes culinaires londoniens dans un prochain article) 

J'ai donc acheté un livre de pâtisserie britannique (101 Cakes and Bakes, de BBC Good Food), pris un abonnement à la salle de gym du quartier (pour éliminer les millions de calories que je m'apprêtais à cuisiner et ingurgiter) et j'ai commencé. 

Tous les vendredis, j'allais amener au travail un gâteau anglais fait par mes soins. 
Celui qui allait devenir le traditionnel Friday Cake était né.